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GT du 22 mai 2024 : Concours - Déclaration liminaire et Compte rendu

Publié le 29 mai 2024 - Lecture 4 mn

Dans nos propos liminaires du groupe de travail formation professionnelle du 18 avril dernier, nous écrivions : « les annonces du ministre de la Fonction publiques en matière de rémunération au mérite et de remise en cause des catégories A, B et C sont, elles aussi, des plus inquiétantes pour les personnels et devraient interpeller l’ENFiP sur les conséquences implicites concernant la formation initiale. »

Nous sommes tentés d’ajouter, aujourd’hui, que mettre en place un chantier de réforme des concours n’est peut-être plus d’actualité… Si le gouvernement arrive à ses fins, les modalités d’entrée dans la fonction publique risquent fortement d’être modifiées ...

La circulaire Borne du 29 septembre 2023 n’est-elle pas déjà obsolète ? Nous attendons des réponses sur ce sujet qui est structurant pour la suite de nos travaux ?

Concernant l’ordre du jour, il nous paraît assez singulier que l’administration mette en place des solutions pour améliorer l’attractivité des concours de recrutements externes sans en chercher les raisons.

En effet, pour la CGT Finances Publiques, les causes sont multiples. Elles tiennent du dénigrement organisé, depuis de nombreuses années, du service public et des agents publics. Les analyses, à l’emportepièce, sont nombreuses. Les comparaisons, hasardeuses, des fonctionnaires et des salariés du public nous faisant passer pour des fainéants profiteurs et bon à rien sont légions et fusent de toutes parts : médias et politiques sont en première ligne !

Ce manque d’attractivité est dû aux pertes de pouvoirs d’achat que nous subissons depuis 10 ans (plus de 25 % en moyenne) et aux volumes de promotions en net recul qui pénalisent les déroulés de carrière : à diplômes équivalents, les salaires et perspectives de carrières sont meilleurs dans le secteur privé.

Nous pensons également que le manque d’intérêt peut venir de l’avenir très incertain que la DGFiP propose aux candidats.

Les réformes incessantes que nous subissons depuis plus de 10 ans (fusion DGI/CP, NRP avec leur lot de fermetures et de regroupements de services) et les suppressions massives d’emplois sont un frein au recrutement. Rejoindre la DGFiP est hautement anxiogène : comment trouver sa place, s’épanouir, se sentir bien dans son métier et se projeter dans sa vie professionnelle quand, dès les premières années d’exercice, on voit son service fermé, délocalisé, absorbé, son emploi supprimé. Nous posons la question ?

Concernant la volonté de réformer les concours et leurs épreuves, la CGT n’y est pas opposée par principe, mais réformer c’est améliorer un dispositif. Nous attendons de votre part des signes forts !

En matière d’attractivité, nous partageons l’idée que les épreuves trop axées vers certaines matières et peuvent exclure notamment les profils littéraires...Nous souhaitons, comme vous le proposez dans la fiche, que les matières des épreuves des concours soient plus diverses et correspondent aux enseignements dispensés pour un niveau BAC pour les concours B et un niveau BAC+3 pour les concours A.

Bien entendu, pour la CGT Finances Publiques diversifier la nature des sujets ne passe pas par la simplification des épreuves. Nous sommes opposés à des épreuves se réduisant à des QCM.

A ce propos, vous proposez de remplacer les épreuves écrites par des QCM/QRC. Ce dispositif à comme toujours le mérite de simplifier et d’abaisser les coûts.

Si nous ne remettons pas en cause les QRC pour les candidats aux examens professionnels, pour des agents qui ont déjà fait leurs preuves à la DGFiP, ce type d’épreuve ne nous paraît pas pertinent pour le mode de recrutement externe.

Nous y voyons un frein à un recrutement qualitatif. Cette épreuve ne permet pas d’évaluer la qualité rédactionnelle des concourants, leur esprit d’analyse et ou/de synthèse et de réflexion en général.

Si nous le mettons en perspective avec votre volonté d’accorder le même coefficient à l’ensemble des épreuves écrites et orales, l’écrit ne sera finalement qu’un filtre et l’oral revêtira demain les caractéristiques d’un véritable entretien d’embauche.

C’est ce que vous indiquez dans la fiche en précisant « mettre d’avantage l’accent sur la personnalité et les motivations du candidats à rejoindre la DGFiP, plutôt que de se concentrer sur les compétences techniques ».
Pour la CGT Finances Publiques, le dispositif de recrutement doit être un juste équilibre entre les épreuves écrites et orales.

Par ailleurs, le recrutement sur un temps long entraînerait selon vous une déperdition du nombre de candidats.

D’expérience, nous n’avons pas ce type de retour, mais nous voulons bien l’entendre. Pour autant, raccourcir le temps entre le passage du concours et l’arrivée à l’ENFiP ne doit pas conduire à simplifier le mode de recrutement et remettre en cause la qualité des candidats.
En résumé, la CGT Finances publiques est attachée à :

  • Un recrutement basé sur les concours, seul rempart possible contre l’arbitraire ;
  • L’adéquation entre le programme du concours concerné et le niveau de diplôme requis ;
  • Des concours externes qui maintiennent une épreuve de culture générale afin d’éviter des candidats pré-formatés sur un type particulier de profil.

Et enfin, puisque nous sommes sur un GT « Concours » nous ne pouvons terminer nos propos sans revendiquer la création d’un concours spécifique destiné à recruter des inspecteurs de spécialité cadastre.