GT du 9 octobre 2024 : LDG Mobilités - Déclaration liminaire
Vous nous convoquez ce jour pour un groupe de travail sur la mobilité riche en propositions d’évolution. Sur ce sujet, nous ne pouvons qu’être impressionnés par votre célérité à confirmer nos pires craintes.
Ce GT est dans la digne continuité du GT LDG promotion où le mot d’ordre était mérite. Celui-ci aura pour mot d’ordre « au choix ».
Ces 2 mots pour vous risquent fort de devenir les maux des carrières et rémunérations des agents de la DGFIP.
En effet, en matière de mobilité, c’est officiel, tous les postes de cadres A et A+ sont au choix. Soit au niveau national pour les A+, soit au niveau local pour les A.
Nous savons ce que vous allez nous dire, les inspecteurs continueront, pour un nombre de poste réduit, à faire une mutation nationale. Mais le résultat est là ! En local tout est choix du directeur, sans aucune règle pour contrarier le fait du prince.
L’évolution des LDG au fil des années nous fait craindre que ce ne soit qu’une étape.
En effet, cette étape, vous l’avez déjà franchie pour les A+ en nous proposant l’intégralité des postes nationaux au choix. Et dans votre volonté sans limite d’effacer les cadres de la gestion RH et leur droit à défense, vous voulez aussi que ces postes soient au fil de l’eau !
En parallèle, vous ne cessez d’augmenter doucement les postes au choix dans la catégorie B et C ! Chaque année, depuis 4 ans, vous nous proposez de nouveaux métiers qui par magie nécessitent de devenir « au choix » ! Pour exemple, cette année vous proposez de basculer la moitié des postes de B informatique au choix. Peut-on encore avoir un doute sur vos intentions futures ?
Pour la CGT Finances Publiques, le choix de l’administration, c’est celui de l’arbitraire, de l’opacité et non celui des agents.
La CGT Finances publiques tient à vous avertir une fois de plus sur les dangers de vos méthodes en matière de mobilité.
Les postes au choix enferment les agents dans une carrière et un type de métier. Lors des GT formation et recrutement, vous louez les différentes carrières proposées à la DGFiP, vous voulez aussi modifier les concours pour diversifier les profils. Cette diversité ne sera éventuellement offerte en réalité que lors du recrutement et non tout au long de la carrière.
Ils créent aussi de multiples discriminations entre les agents. Pour exemple, l’âge, le handicap, la maternité, la situation familiale peuvent être des facteurs officieux de discrimination. Vous allez nous dire que ce sont des sujets dont il ne faut pas parler dans un entretien, mais en local, dans un département de province c’est inutile, les directeurs et les chefs de service le savent déjà.
Discrimination encore accentuée par les postes au fil de l’eau : pour pouvoir bouger en cours d’année, il faut avoir peu ou pas de charge de famille.
Une fois que les célibataires, sans enfants, sans charges, mobiles et prêts à consacrer l’intégralité de leur vie à la DGFiP auront trouvé leur poste, le reste des agents va avoir du mal à apprécier vos nouvelles règles…
Est-il nécessaire de préciser que ces profils idéaux à vos yeux sont peu nombreux ? Surtout que pour donner envie de se consacrer pleinement à son métier dans notre administration, encore faut-il que celle-ci soit attractive.
En effet, après avoir vanté les bienfaits de la mobilité au sein de la fonction publique, vous commencez à en mesurer les limites. Vous souhaitez remettre en cause le droit au retour après une mobilité externe en supprimant la garantie du retour sur le département d’origine. Désormais , après avoir été mobile dans la fonction publique, il faudra être mobile géographiquement à la DGFiP. C’est assurément, malgré vos belles explications, un avertissement très clair pour les agents : si vous partez quelque temps, nous allons rendre votre retour plus difficile.
Notre employeur, la DGFiP, ne cesse de nous donner des signaux du peu d’intérêt qu’elle porte à ses agents. Plutôt que d’essayer de trouver les moyens pour empêcher les collègues de fuir, vous devriez réfléchir aux solutions pour leur donner envie de rester.
La CGT Finances publiques condamne la loi de transformation de la fonction publique et les lignes directrices de gestion qui en découlent.
La CGT Finances Publiques demande :
- le retour des CAP de promotion et de mobilité ;
- de véritables règles de mutation basées sur l’ancienneté, permettant à l’ensemble des agents d’obtenir une mobilité ;
- un véritable espace de discussions pour renforcer l’attractivité de la DGFiP, qui passe par une hausse des rémunérations, de meilleures conditions de travail et un recrutement par concours à hauteur des besoins.